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INTRODUCTION
: LE FOLK PUNK A LA FIN DES ANNEES 80
A
la fin des années 80, le folk punk n'était plus à
la mode. Les POGUES, leaders du mouvement, amorcent leur lent déclin
avec l'album "Peace & Love". Pour les journalistes anglais,
le folk punk était fini, épuisé, mort. Seulement,
ce n'était pas
le cas. Dans sa nouvelle forme inspirée par le punk elle
n'était pas prête de se coucher pour
mourir. Et la raison est simple, c'est la musique du peuple, la
musique rebelle. Pas rebelle dans le sens qu'elle challenge directement
les gouvernements ou choque et outrage la
majorité morale mais parce qu'elle fournit un refuge bienvenu
et chaleureux pour les jeunes fêtards
mécontents qui aiment sa
position vaguement contestataire et l'accent mis sur l'amitié.
Mais ne sentant pas l'avènement de cette nouvelle ère,
les journalistes mettent le couvercle sur le phénomène
entier. C'est pourquoi ils ont raté les premières
années des
Levellers et la subculture
des fans qui les entourent.
Mais
il ne faut pas se tromper, les LEVELLERS sont très populaires,
leurs albums et singles sont
dans les 10 premiers des charts dans plusieurs pays, ils
jouent à guichets fermés partout en Europe et sont
devenus le prête-nom des
"crusties" ("colériques") et des "travellers" ("ambulants"),
des "punk-anarchos", des passionnés
de festivals, desjeunes, des gens privés de droit de représentation.
Les étudiants les adorent...
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Ch.
1 : 1988 - 1989, LES DEBUTS
Pour
les leaders d'un mouvement underground énorme, les LEVELLERS
ont des origines
prosaïques. La naissance du groupe remonte au début
de l'année 1988,
lorsque le bassiste Jeremy
Cunningham et le batteur Charlie Heather s'allient au
violoniste
Jon Sevink et au guitariste chanteur Mark Chadwick qu'ils ont rencontrés
dans
un bar local qu'ils fréquentaientrégulièrement
; "The Fence" à Brighton (sud
de l'Angleterre). Charlie et Jeremy, ancien étudiant en Beaux-Arts,
faisaient partie du groupe THE FENCE qui s'est séparé.
Mark, lui, a quitté son groupe, SWEET DRAGONS. Après
une période d'inactivité musicale,
les
gars voient McDERMOTT'S TWO HOURS (groupe de folk punk de Brighton,
très populaire là-bas) et inspirés par ce groupe,
les 4 décident de faire un groupe ensemble, inspiré
par le folk, avec un esprit positif. Ils choisissent le nom de LEVELLERS
après la section radicaledes partisans d'Oliver Cronwell
(homme d'état anglais - 1599-1658, chef
de la révolution, devenu protecteur de l'Angleterre en 1626).
D'autres racontent que la cause est qu'ils vivaient à Brighton
près d'un lieu appelé le Level.

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En
peu de temps, le groupe écrit des chansons folks
originales et fraîches. Avec l'aide d'un deuxième
guitariste, Bucky, ils ont commencer à jouer sur
des scène locales. Leur style leur permet de gagner
des fans rapidement. Bientôt, ils ont plus de succès
que McDERMOTT'S TWO HOURS.
En
1988/89, le groupe enregistre deux K7 de
démos,
"All the free commons of
England" (6 titres studio) et "An agreement for the people"
(5 titres studio & 5 titres live). Au début de
l'année 1989, ils ont vendus les 500 copies de chaque
K7. Ils
décident de faire un disque et louent un studio avec
l'aide de Phil Nelson (chef de Hag records),
The Old Barn à Croydon en Angleterre.
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Là,
ils enregistrent avec le producteur Phil
Vinall "The last days of winter". A leur retour à Brighton,
ils décident d'enregistrer "Carry me", "What's in my way" et
"England my home" pour un disque 4 titres, le "Carry Me EP". En quelques
semaines, ils écoulent les 1000 copies du disque. Dans le même
temps, grâce à Charlie Myatt, ils commencent à
tourner en Angleterre, Ecosse, Irlande, Hollande. Bucky quitte le
groupe et c'est Alan Miles qui le remplace. Là, le groupe développe
"I have no answer" et "Barrel of a gun". A la
fin de l'été, ils enregistrent un nouveau EP, "Outside/inside",
toujours avec Phil Vinall. A nouveau, c'est un grand succès...
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Ch.
2 : 1989 - 1990, L'EPOQUE MUSIDISC
Après
les succès de "Carry Me EP" et "Outside/Inside EP", le groupe
signe avec la
maison de disque française Musidisc un contrat pour 4 albums
(ils n'en feront qu'un). Ainsi, au début 1990, ils enregistrent
aux Loco Studios aux Pays de Galles, avec
Phil Tement, "A weapon called the word" avec des nouvelles versions
de "Carry me", "Ouside/inside"
et "I have no answer".
L'album
sort en mai , mais le premier extrait, "World freak show" n'est
disponible qu'en juin à cause de problèmes
administratifs chez Musidisc qui a la maladresse d'utiliser
"Barrel of a gun", titre déjà disponible en deuxième
morceau, causant les faibles ventes du single.

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Les
concerts se multiplient, jour après
jour,
et Alan ne tient plus ; il quitte le
groupe.
Heureusement, le groupe trouve rapidement
un remplacent en la personne
de Simon Friend, musicien
établi du circuit folk qui a apporté au groupe
ses propres compositions que le groupe
s'empresse d'interpréter sur scène.
A
ce moment, le groupe part en tournée avec NEW MODEL
ARMY (dont le chanteur,Justin Sullivan, a travaillé
avec Simon).
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Mais
la tournée tourne male quand Jeremy se casse un
bras. Heureusement, les capacités de Simon permettent au
groupe de continuer la tournée, mais tout en accoustique.
Depuis, cette formule est connue comme les LEVELLERS 2 et sont souvent
utilisés quand il y a un problème de sono, de coupure
de courant...
En
octobre 1990, Musidisc sort un deuxième extrait de l'album,
"Together all the way" avec une version "acid-folk" de "Three friends",
remixé par Cube Cresswell. Après seulement une semaine,
il ne reste plus une seule copie disponible. Une erreur est pardonnable,
mais deux consécutives ne le sont pas. Donc, les LEVELLERS
et Musidisc se séparent. Pendant le règlement de la
rupture, le groupe travaille sur un nouvel album et quelques musiciens
jouent sur l'album de REV HAMMER "Industrial Sound & Magic"...
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Ch.
3 : 1991 - 1992, LE DECOLLAGE
Durant
le printemps 1991, les LEVS font 5 concerts en Angleterre, terminant
par
une date à guichets fermés à l'Astoria, prestigieuse
salle de Londres ; pas mal pour un groupe
sans coontrat !
Au
début de l'été, le groupe signe chez China
records puis louent les Ridge Farm Studios en Angleterre pour enregistrer
leur deuxième album. "Levelling The Land" sort en septembre
1991. L'influence folk de Simon est indéniable ("The boatman",
"Another man's cause") mais l'album est aussi très rock ("One
way", "Liberty song"). L'album entre dans les charts anglais à
la 14e place et le premier extrait, "One way", est n°1 du chart
"indé", donnant aux fans leur cri de ralliement : "There's
only one way of life, & that's your own !!!" (Il n'y a qu'une
façon de vivre et c'est la vôtre !!!).
Avec
le LEV à mi-temps, Steven Boakes, joueur de didgeridoo, le
groupe joue à guichets fermés jusqu'à la fin
de l'année. En cette fin d'année, ils signent chez
Elektra pour les USA et retravaillent "Far from home" pour le sortir
en février 1992. Malheureusement, le single n'a pas le succès
attendu alors les LEVS écrivent 2 nouveaux morceaux, "15
years" et "Dance before the storm", donnant au groupe un son plus
électrique. "15 years"devient vite un classique et le single
(avec "Dance before the storm", "The riverflow" live et "Plastic
Jesus" de Paul King) entre à la 11e
place des charts anglais.

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Si
1991 a été une bonne année,
1992 est encore meilleure.
Outre les bons scores
de "15 years", le groupe tourne
en France,en Allemagne,
en Scandinavie, et termine par une tournée triomphale
au Royaume-Uni avec un concert sold-out au Brixton Academy
et un concert devant le plus grand public
jamais vu au Royaume-Uni
(70000 personnes) au Glastonbury festival en Angleterre.
C'est
seulement
là que les journalistes musicaux commencent à
se rendre compte qu'ils sont en train de rater
quelque chose. Le groupe fait la couverture du magazine
NME (leur premier interview) et décide
qu'il n'a pas besoin de la pub que la presse était
enfin prête à lui offrir. Touché...
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Les
gars sont vus comme les héros du mouvement de "l'age nouveau"
(Jez est un véritable "traveller"
avec ses dreadlocks jusqu'aux genoux)
En
décembre 1992, le groupe part pour les USA et le Canada et
retourne en Angleterre pour trois "freak shows" devant plus de 20000
personnes, avec des acrobates, des jongleurs et des mimes...
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Ch.
4 : 1993 - 1994, LA RECONNAISSANCE
Au
début de l'année 1993, le groupe visite la France,
la Suisse, l'Allemagne, et les Pays-Bas pour
la promtion de "See nothing, hear nothing, do something", un album
de chansons qui ne figurent pas les albums mais sur les singles
anglais.
Ils
commencent ensuite à travailler sur un troisième album,
enregistré à Monnow Valley au Pays de Galles, Jacob's
en Surrey, et Real World près de Bath, par Marcus Dravs et
Ben Findlay. Le premier single, "Belaruse", sort en juin 1993, avec
"Subvert" (de ZOUNDS), chantée par
Simon. L'album sort en août. Il est
différent des précédants, plus acoustique
("The likes of you and I", "Is thisart"), mais le
rock est encore bien présent ("100
years of solitude") avec un tour vers la dance ("This garden")
et le folk ("Dirty Davey" en hommage à McDERMOTT'S TWO HOURS).
Quel mélange !!! Ce fut un énorme
succès en Europe ; entré à
la deuxième place des charts anglais
et resté premier pendant trois semaines.
Il s'est vendu à ce jour à 250 000 exemplaires.
"This
garden" est radicalement retravaillé et sort en single en
octobre. Un tube dans toute l'Europe et le clip en boucle sur MTV
!! Le poignant "Julie" sort en mai 1994. Ce doux morceau est accompagné
du punk "English civil war" (des CLASH) et du folk irlandais "The
lowlands of Holland" (de STEELEYE SPAN). Un mélange jamais
vu sur un single !!!
Le
groupe fait une tournée à guichets fermés en
Angleterre, jouant devant plusde70000 personnes.
Dès
la fin 1993, le groupe fait une autre tournée, jouant cette
fois deux soirs par ville, évitant ainsi les grandes salles
dnt ils n'aiment pas l'ambiance. Et pour les fans, les deux shows
etaient différents. Ainsi, ils ont invité en première
partie CREDIT TO THE NATION et CHUMBAWAMBA le premier soir et PAPA
BRITTLE et THE FISH BROTHER le second. Ils terminent par 2 concerts
à la Lue, à Bruxelles (le groupe a joué devant
plus de 100 000 personnes pendant cette tournée).
Le
groupe se joint à Peter Gabriel et MIDNIGHT OIL pour le Womad
Tour aux USA après une nouvelle apparition triomphante au
Glastonburry Festival et à T In The Park à Glasgow.
Le reste de l'année 94 est utilisée à la coordination
d'une campagne contre l'injustice (Anti Criminal Justice Bill Campaign).
Le groupe procure des donnations de plus de 20 autres artistes.
Le groupe aide aussi à l'organisation d'une campagne de presse
sur la Liberté et joue au concert de bienfaisance à
Brixton Academy en octobre.
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Ch.
5 : 1994 - 1996, METWAY & ZEITGEIST
En
septembre 1994, après 6 mois de recherche, le groupe achète
un espace de répétitions à Brighton, The Metway,
un entrepôt de 10 000 mêtres carrés. Les membres
du groupe, du bureau et de l'équipe des LEVS collaborrent
tous pour rendre le Metway "vivable" avant noël. Ils y installent
un studio, une salle de répétitions, des bureaux,
le fan club (merchandising), une salle de billard, un bar, un garage
à motos et des chambres !!!

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S'est
aussi installé gratuitement "Schnews", assossiation
qui se bat contre l'injustice. Le groupe est très
actif dans la lutte contre l'injustice, mais aussi la législation
draconienne et supportent l'écologie.
L'atmosphère
plaisante de
Metway (au bord
de La mer) a donnné
au groupe une
nouvelle attitude
d'enregistrement.
Alors
qu'avant les choses étaient pressantes,
travailler au Metway, à leur
propre rythme, leur a permis de sortir leur meilleur album,
"Zeitgeist".
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En
juin, le groupe joue ses nouveaux morceaux en avant-première
devant 50 000 personnes au Pink Pop Festival aux Pays-Bas. Le mois
suivant sort "Hope St.", premier extrait de "Zeitgeist", qui entre
en douzième place des charts anglais (septième morceau
à figurer au top 20). L'album, quant à lui, sort fin
août , entre à la deuxième place et atteint
la première au bout d'une semaine (premier album au top pour
le groupe et pour China). Il s'est vendu à plus de 150 000
exemplaires. "Fantasy", le deuxième single de l'album, se
place lui aussi dans le top 20, consolidant la popularité
régulière des LEVELLERS. Le troisième single,
"Just the one" devient un tube de noël, entrant à la
douzième place des charts et restant 6 semaines au top 40.
C'est leur plus gros succès avec plus de 175 000 copies vendues.
Les
LEVS font une tournée sold out au Royaume-Uni, jouant devant
plus de 50 000 personnes, avec des premières parties comme
CECIL PROPHETS OF DA CITY, COMPULSION, DEADZONE et ... les POGUES
(!!!). A Sheffield, 11 000 fans sont devenus fous devant la scène.
Le groupe tourne aussi en Europe, notemment au festival des Portes
de l'Enfer" à Brest, où ils cassent la baraque ! A
l' "Axion Plage Rock" à Zeebrugge, en Belgique, ils attirent
plus d'intérêt que les SEX PISTOLS.

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Le
groupe tourne aussi
en Europe, notemment au festival des Portes de l'Enfer"
à Brest, où ils cassent la baraque ! A
l' "Axion Plage Rock" à Zeebrugge, en Belgique,ils
attirent plus d'intérêt que les SEX PISTOLS.
En
août 1996, ils sortent "Headlights, white lines, black
tar rivers", un album live enregistré entre septembre
et décembre 1995 lors de plus de 40 concerts du groupe
en Europe. Une vidéo suit l'excellent disque, filmée
à l' Empress Ballroom à Blackpool en février
1996.
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Ch.
6 : 1996 - 1999, FIN DE SIECLE
A
la fin 1996, ils retournent en studio pour écrire l'album
"Mouth to mouth". Tout commence bien quand Jon se casse les deux
poignets lors d'un match de foot. Alors la musique est un peu différente,
avec pour la première fois un orchestre ; mais juste sur
disque, les gars bougent trop sur scène pour jouer avec un
orchestre :) !

Le
single "What a beautiful day" sort le 28 juillet 1997 et entre à
la onzième place des charts. Le 25 août, l'album sort
et se place à la quatrième place des charts "indé".
A nouveau, c'est un savant mélange de folk ("Rain & snow"),
de dance ("Too real"), rock ("Captain Courageous", "Dog train")
avec en plus cette fois des ballades impeccables ("Elation", que
Simon a écrit après avoir survécu à
un terrible accident de moto).L'album se place à la quatrième
place des charts. Les singles suivants sont "Celebrate"
(octobre), "Dog train" (décembre) et "Too
real" (mars 1998).
L'année
1998 est la dixième pour le groupe, une année de bilan
qui voit la sortie d'un best of, "One way of life", en
octobre. Les deux extraits sont "Bozos" (un inédit)
en octobre et "One way" (remixée) en janvier 1999.
Le groupe n'était pas très chaud pour ce best of et
ça s'entend ; il n'y a que des singles sur le disque qui
oublie quelques unes des meilleures chanson du groupe.
En
1999, le groupe s'accorde des vacances bien méritées
pendant lesquelles chacun vague à ses occupations : Jeremy
expose ses peintures à Londres, Mark et Simon se marient
(pas ensemble, bien sûr :)), Charlie et Jon s'occupent de
leurs familles.
A
la rentrée, il est temps de se pencher sur le sixième
album...
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Ch.
7 : 2000 - 2002, LE NOUVEAU MILLENIUM
Après
une année de vacances, les Levellers préparent leur
sixième album avec le producteur Mark Wallis. Ils entrent
en studio en mai. L'album "Hello Pig" sort le 4 septembre,
un semaine après le single "Happy birthday revolution".
Un album aux sonorités nouvelles pour les Levs, plus electroniques,
mais des chansons d'une efficacité
et d'une beauté rares pour un album studio. Les grands moments
sont les ballades "Edge of the World" et "Gold &
Silver", le très punk "Sold England", et surtout
les sublimes "Voices in the Wind" et "Modern day
tragedy". Pour fêter l'événement, ils organisent
sur l'île de Wight un week-end dédié au groupe
(voir le compte rendu rubrique live).
Les
relations avec la major Warner
se passent dans la douleur, et le divorce approche. Parallèlement,
l'été 2001 verra la Tournée des Forêts.
Le groupe joue en effet dans plusieurs forêts du Royaume Uni.
OTF sortira une vidéo souvenir "2001, A Levs Odyssey"
pour les fans.
Pour
le nouvel album, le groupe décide de reformer Hag Records
et de signer chez Eagle (la petite boîte qui monte...) et
enregistre durant l'hiver 2001 au Metway avec Alan Scott ce qui
sera sans doute l'album le plus celtique et acoustique du groupe
"Green Blade Rising".
Le
premier single, le terrible "Come On" sort le 9 septembre
2002, puis l'album le 23.

à
suivre...
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